Il y a quelques années, l’impression 3D à la maison était la grosse tendance au CES. Bientôt, tout le monde allait avoir une imprimante 3D à la maison pour imprimer des objets, des outils et même des pièces de rechange pour réparer ses appareils sur demande!
Mais comme bien des rêves technologiques… Ce n’était pas tout à fait au point, et c’était trop optimiste.
Mais voilà que cet été, plutôt que d’imprimer à la maison, une équipe veux carrément imprimer une maison, même des maisons… un village entier en 3D!
C’est un projet mené par New Story, un organisme qui vise à offrir des logements adéquats aux populations vulnérables.
Comment ça fonctionne, l’impression 3D?
L’impression 3D fonctionne un peu comme une imprimante à jet d’encre: sauf qu’au lieu d’une goutte d’encre, on projette avec une buse une couche de matière en suivant un motif, puis une autre par dessus, puis une autre… La matière s’accumule pour créer une forme qui devient l’objet de son choix. Comme un document qu’on imprime, on peut créer des objets 3D facilement avec un ordinateur, ou numériser un objet existant pour le reproduire. On peut imprimer avec différents plastiques, mais aussi avec du métal, de la nourriture, des cellules (pour créer des organes sur mesures, prêts à être transplantés!)… Les imprimantes 3D sont de plus en plus rapides et précises – c’est tout un défi de projeter la bonne quantité de matière au bon endroit, pour obtenir un résultat final parfait: les erreurs s’empilent!
Comment imprimer une maison en 3D
Pour imprimer une maison, ça une imprimante assez particulière! La compagnie spécialisée en impression 3D ICON, va utiliser son imprimante 3D Vulcan 2, qui imprime avec du béton. Elle permet d’imprimer une maison allant jusqu’à 2000 pieds carrés!
Les murs de chaque maison peuvent être imprimés en moins de 24 heures. Le béton – on plutôt le lavacrete II – un mot qui vient de la combinaison de lave et de ciment en anglais – est déposé par couches, un peu comme une douille à pâtisserie (ou un tube de dentifrice), qui dépose une couche d’un pouce d’épais par deux pouces de large à une vitesse horizontale de 5 à 7 pouces par secondes – c’est rapide!
La maison apparaît doucement, avec de l’espace pour les portes et les fenêtres… Les murs ont un motif à l’intérieur – pour avoir une structure rigide qui ressemble un peu à du carton gaufré d’emballage. Les propriétés isolantes seraient excellentes, de même que la résistance aux conditions météorologiques extrêmes.
Une fois la structure imprimée, il ne reste qu’à ajouter le toit et la finition…
La composition du lavacrete doit être ajustée en fonction de la température, de l’humidité, de l’altitude et de l’emplacement de la construction. (Toujours le défi de déposer la bonne quantité de matière, qui doit suffisamment durcir avant de poser l’autre!)
L’imprimante Vulcan II fait 11,5 pieds de haut: imaginez la lettre H majuscule; la maison se construit entre les deux pattes, la partie centrale contient la buse et monte pour déposer la matière. Elle peut imprimer des murs allant jusqu’à 8 pieds et demi de haut (2m60). Elle peut fonctionner même par mauvais temps, et se contrôle par une simple tablette; et elle se déplace toute seule!
Moitié moins cher
La plupart des technologies sont d’abord utilisées dans des produits de luxe – mais pas celle-là.
Imprimer une maison peut coûter autour de 6000 UDS.
Une maison qu’on peut « télécharger et imprimer » coûterait la moitié du prix des méthodes de construction traditionnelles – même si elle est construite beaucoup plus vite, en produisant moins de déchets. (Quand on y pense, on n’a pas besoin d’échafaudages, il n’y a pas de retailles de matériaux…)
À terme, le projet permettra construire des maisons pour accueillir 400 personnes, des familles de 4 vivant avec moins de 200 USD par mois quelque part en Amérique Latine.
Le designer suisse Yves Béhar est derrière ça – avec son studio fuseproject, il a l’habitude des projets ambitieux pour changer le monde, comme le projet One Laptop Per Child, mais aussi des emballages de condoms et des distributrices plus modernes pour freiner la propagation du HIV à New York.
La compagnie ICON a eu 2018 son premier permis de construction pour une maison imprimée en 3D aux États-Unis à Austin, au Texas.
Bientôt, tout en 3D?
Dévoilés lors du dernier événement Movin’On à Montréal, les nouveaux pneus increvables Uptis de Michelin, qui pourraient équiper les véhicules GM dès 2024, ont été imprimés en 3D. Ils pourraient rouler sur des routes réparées avec des imprimantes 3D d’asphalte. (Il semble que les caractéristiques physiques de l’asphalte font que c’est un défi de l’extruder correctement, puisque ça devient un fluide non newtonien, sa fluidité change quand on le remue)!
- La compagnie Ecco a annoncé qu’elle allait offrir des semelles de chaussures personnalisées imprimées en 3D en magasin!
- On a imprimé un outil dans la station spatiale internationale – malgré le défi supplémentaire de la microgravité.
- L’an dernier, on a imprimé un petit coeur en 3D… Qu’on ensuite fait « battre », ce qui pourrait révolutionner le monde de la greffe d’organe.
- Adam Savage de Mythbusters a fait une armure digne d’Iron Man en imprimant du titane en 3d!
- Et on peut aussi imprimer de la nourriture – c’est facile avec du sucre pour faire des décorations et des bonbons, mais on peut déjà se procurer le Foodini, qui peut imprimer des aliments, avec des formes étranges, comme un dinosaure ou un château, pour impressionner ses invités!
P.
Sources:
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