93% des utilisateurs de Facebook partagent n’importe quoi [VIDÉO]

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Une statistique choquante qui fait réagir: selon une étude, 93% des internautes ne vérifient pas la source et ne lisent que le titre avant de partager un article sur Facebook. Ce qui facilite la propagation de faux contenu. Comment en sommes-nous arrivés là? Il est pourtant facile de prévenir cette situation!

Mais le plus fou? L’étude que je mentionne n’existe pas. Je l’ai inventée de toutes pièces.

Trop de gens partagent des articles sans les lire, sans trop réfléchir ni en vérifier le contenu. Et chaque fois, ça me brise le cœur.

Écrire ce billet m’a demandé une dizaine de minutes. C’est facile – j’invente tout! Je prédis pourtant qu’en raison de son titre accrocheur, il sera plus populaire que bien des billets qui m’ont demandé des heures de recherche.

L’Office for Science and Society de l’Université McGill a mis en ligne ce vidéo génial – This NATURAL TRICK can CURE YOUR CANCER – qui illustre pourquoi il ne faut pas se fier au contenant pour accepter du contenu sans réfléchir. De la musique enjouée, des images surprenantes, ça ne veut pas dire qu’une solution miracle est vraie!

Cette autre vidéo donne un bonne exemple faux contenu douteux qu’on peut retrouver sur Facebook. Il est intitulé Arrêtez d’être idiot sur internet!, du beau n’importe quoi, comme on en retrouve trop souvent sur Facebook. Si on apprend sur internet que les serpents ont des jambes…

Pourquoi on s’empresse de partager n’importe quoi sur Facebook, même du contenu ridicule « parce qu’on l’a vu sur internet »?

On ne veut pas réfléchir, on veut réagir

https://youtu.be/1hWXsNHFhoU

L’humoriste Yvon Deschamps disait « On veut pas le savoir, on veut le voir! » dans son monologue Cable TV.  À l’époque, ça résumait bien l’effet abrutissant des nombreux canaux du câble.

Pourtant, le câble, c’est de la petite bière par rapport aux millions de sources d’information de qualité douteuse sur internet – combiné avec la possibilité de réagir immédiatement. Aujourd’hui, c’est « On veut pas réfléchir, on veut réagir! » Tant pis si ce qu’on partage sur Facebook est une fausse nouvelle, de l’information dangereuse, ou des une infopub – du contenu créé par des influenceurs et influenceuses payés par des marques.

Le rédacteur en chef c’est vous

Dans les médias traditionnels, il y a normalement un rédacteur en chef pour évaluer le contenu. On tenait compte de la crédibilité et du nombre des sources et surtout, on détectait les fausses nouvelles. Quelqu’un validait l’information avant de la retransmettre. Si c’était une rumeur, on en parlait comme tel. Dans les journaux sérieux, les titres n’étaient pas aussi racoleurs et donnaient une idée du contenu de l’article. C’est la grande différence entre « Avicii est décédé » et « Cet artiste populaire est décédé! », un titre qui nous force à cliquer pour savoir de qui il s’agit. En anglais on dit « Curiosity killed the cat »; mais la curiosité tue aussi les médias qui respectent votre temps et votre intelligence, parce qu’ils ont moins de clics que les médias qui abusent des titres pièges à clics (clickbait).

Facebook peut faire sa part pour limiter la propagation de contenu n’importe quoi – les fausses nouvelles et du contenu bidon. Mais ne l’empêchera pas complètement tant qu’il restera des utilisateurs qui le partage allègrement.

Les fausses nouvelles se propagent plus vite sur Facebook que les vraies

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Fausses nouvelles Photo by Joshua Miranda on Pexels.com

Rappelez-vous que les fausses nouvelles circulent plus vite que les vraies. Avant de partager quelque chose sur les médias sociaux, vérifiez donc sa source et la véracité du contenu. Est-ce que c’est une infopub pas subtile? Un conseil de santé provenant d’un site qui parle d’anges, d’homéopathie et d’extra-terrestre? Un remède miracle dévoilé sur un site de concours?

Si c’est le cas, abstenez-vous de partager. Les médias sociaux – et les médias tout court – s’en porteront mieux.

P.

P.-S. Et que dire du gros problème des fausses critiques et des faux abonnés sur les médias sociaux, qui peuvent à peu de frais amplifier la réputation d’établissements et la notoriété imaginaire d’influenceurs autoproclamés?

By Pascal Forget

Formateur. Animateur. Podcasteur, chroniqueur et journaliste en technologie et en science.