On nous parle depuis longtemps de domotique. Pourquoi n’avons-nous pas encore le fameux robot humanoïde qui fait le ménage, qu’on nous promet depuis des décennies? Pourquoi tout n’est pas encore automatisé chez soi? Est-ce que la révolution domotique est toujours en marche?
Quelques
pistes de réponse…
Ce billet est un complément de ma chronique à l’émission Les éclaireurs du 30 janvier 2019. Vous pouvez l’écouter (ou la réécouter) en suivant ce lien.
Bonne nouvelle: les produits existent!
Presque tout peut s’acheter en version connectée. Ventilateurs, télés, haut-parleurs, aspirateur, éclairage, ouvre porte de garage, toilettes, miroirs, sonnette qui permette de voir qui sonne à la porte ouvrir la porte même on est à l’autre bout du monde… Ça existe! L’installation est simple et les prix ne sont plus abusifs.
Si ce n’était une des « tendances » du CES, c’est que la présense de fonctions domotique est implicite dans la plupart des produits.
Mais bon, on est pas encore rendu au robot qui vont faire tout le ménage chez nous, faire le lit et la vaisselle.
C’est quoi la domotique?
Si je résume la définition de Wikipédia, la domotique est l’ensemble des techniques qui permettant de centraliser le contrôle des différents systèmes de son domicile.
La domotique vise à apporter des solutions techniques pour répondre aux besoins de confort (éclairage, température, divertissement), de sécurité (ouverture des portes, surveillance, alarmes…) et de communication (appels sans fil…).
Cette définition donne plusieurs pistes sur ce qui ne va pas – pas encore – avec la domotique. Pour paraphraser l’auteur William Gibson: La domotique est là, mais pas distribuée également!
Je vais me concentrer seulement sur les produits pour le grand public, pas les solutions commerciales, ou des techniciens règlent les problèmes pour vous.
Les routines domotiques
Une vision de rêve de la domotique est qu’en se levant débute une série d’actions – allumer les lumières, ouvrir les rideaux, monter le chauffage, démarrer le café, nous faire écouter les nouvelles ou jouer notre liste de lecture musicale préférée… Mais pour ça, il faudrait non seulement penser à préparer sa cafetière la veille… Mais aussi que tous ces appareils communiquent bien entre eux.
Les produits ne se parlent pas encore très bien entre eux
Mais pour que la domotique devienne vraiment magique, il faut que tout soit compatible… On ne veut pas avoir à changer d’application pour contrôler chaque appareil. (On pense au casse-tête des différentes manettes pour la télé…)
En cherchant sur internet, on trouve des solutions pour que les appareils connectés se parlent entre eux. Mais ça demande souvent une bonne dose de bidouillage et d’adaptateurs, qui risquent de ne plus fonctionner après une mise à jour.
Il faudrait aussi remplacer ses appareils. Pourquoi on se précipiterait pour remplacer une cafetière, un aspirateur, une machine à laver, mes prises électriques qui fonctionnent encore très bien?
Un contrôleur universel?
Heureusement, les géants tentent de nous aider avec des applications universelles, qui peuvent faire le pont entre les appareils, même de compagnies différentes. L’application Home d’Apple et Home de Google ont le même nom… Mais ne sont pas compatibles avec les mêmes appareils – question de programmation et de standards. Et il y a aussi Amazon, qui propose de gérer notre domotique avec Alexa.
Et les trois fonctionnent avec un téléphone, mais aussi par la voix; ce n’est pas pour rien que je vous parle régulièrement des assistants personnels vocaux!
Si on ne veut pas se casser la tête et que tout fonctionne bien, lors de l’achat de produits connectés, il faudra se contenter des appareils qui sont compatibles avec notre système actuel, même si ce n’est pas ceux qui nous conviennent le mieux (pas le meilleur, le moins cher, ou celui qu’on trouve le plus beau). On pourra aussi espérer qu’un produit devienne compatible un jour… Et utiliser deux systèmes (ou plus) en attendant.
Plus on achètera d’appareils compatibles avec un système, plus il sera coûteux et compliqué de changer. Changer ses habitudes, personne n’aime ça: on pense aux angoisses de ceux qui considèrent de passer de Mac à Windows et vice-versa…
Même s’ils ont un intérêt à ce que l’on reste avec les produits d’une seule compagnie, on ne peut pas mettre tout le blâme sur les manufacturiers. C’est un casse-tête de faire des logiciels compatibles avec tout le monde, il faut y mettre plus de ressources.
Et les standards continuent d’évoluer. Les appareils achetés il y a 10 ans ne sont probablement plus supportés par les nouvelles applications. Il faudra surveiller les nouveaux protocoles de connexions – Bluetooth low energy, wifi, mais aussi de nouveaux protocoles comme EnOcean. (Ça ne donne pas envie de payer plus pour des produits connectés qui durent longtemps!)
La sécurité, surtout…
Un autre obstacle majeur à la domotique: le risque de sécurité que représentent les objets connectés. Si on peut déverrouiller sa porte à distance. Un pirate peut le faire. Tout ce qui est connecté à internet et mal protégé peut servir de porte d’entrée à une attaque informatique.
Se servir des caméras de surveillance ou qui prennent le contrôle des jouets d’enfants connectées pour faire des attaques informatiques, ce n’est pas un scénario de James Bond, c’est la réalité!
On voudra donc des produits qui seront mis à jour longtemps – un autre coût à assumer pour le consommateur.
Dans le futur – comme chez soi partout
Une fois que ça fonctionnera bien chez soi, on voudra aussi que notre assistant nous accompagne partout – en visite chez des amis, dans une chambre d’hôtel ou de réunion. Que l’assistant comprenne que le contexte a changé (pour proposer des suggestions de restaurants à proximité, par exemple), mais aussi nous informer des nouveaux appareils à notre disposition. On sera alors chez soi partout!
P.
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