J’avais envie de faire l’essai de la dactylo intelligente Freewrite depuis au moins trois ans. Un outil pour écrire minimaliste, qui affiche le texte sur un écran de papier électronique très lisible, avec des touches fantastiques et qui sauvegarde tout automatiquement dans les nuages. Et fini la crainte d’avoir une pile à plat: son autonomie dure des semaines, comme une liseuse.
Si ce n’est vraiment pas un outil pour tout le monde, surtout compte tenu de son prix élevé… J’avoue avoir été séduit.
Pour écrire, pas pour réviser
Sur le Freewrite, il n’y a a pas de flèches pour naviguer dans le texte et apporter des corrections. L’écran n’est pas tactile; il n’y a pas de souris. Si on veut revenir en arrière, il faut effacer avec la touche backspace et tout réécrire! On peut toutefois relire ce qu’on a écrit avec la touche Page Up et Page Down; et il y a une liste de raccourcis clavier supplémentaires.
Il n’y a pas non plus de correcteur d’orthographe intégré ni de fonctions de mise en page. On peut changer la taille des caractères affichés, mais il faut passer par une interface web qui est inaccessible du Freewrite même.
C’est un appareil pensé pour écrire et rien d’autre. On y rédige un premier jet ou un manuscrit brut, mais il faudra absolument passer à un ordinateur ou une tablette pour réviser son texte et le mettre en page.
Mais ne pas pouvoir revenir en arrière encourage aussi à structurer ses idées et à écrire sans s’arrêter.
Configuration très simple
Comme il y a peu de fonctions, la configuration de l’appareil est très simple, et se fait dans une interface web. On crée un compte, on indique les services de stockage en ligne qu’on veut utiliser (Dropbox, Google Drive ou Evernote) et les langues qu’on veut utiliser. Le français canadien est supporté; on peut même se procurer un jeu de touches accentuées pour 45 USD.
Si on veut garder ses documents confidentiels, on peut activer un mot de passe qui sera nécessaire pour lire ou modifier les textes.
L’interface web sert aussi à visualiser ses documents, et les modifier dans Sprinter Draft, un éditeur de texte minimaliste en ligne. Mais si on modifie un texte, il ne sera plus accessible dans le Freewrite.
Sauvegarde des documents
Par défaut, les documents sont sauvegardés automatiquement, et sont sauvegardés dans les nuages quand le Freewrite est connecté à Internet. Appuyer sur la touche Send envoie à son adresse de courriel une copie en format PDF et texte du document sur lequel on travaille. J’aurais aimé pouvoir choisir l’adresse à qui j’envoie le texte; ça viendra peut-être dans une mise à jour future.
Un interrupteur permet d’organiser ses textes dans trois dossiers; un pour ses notes, un pour son travail, une autre pour son journal intime, par exemple.
Connexion au wifi
L’ajout d’un réseau est facile: on utilise le gros commutateur wifi de droite qu’on met à la position new pour voir et sélectionner un réseau disponible. Malheureusement, il ne semble pas y avoir moyen de se connecter à un réseau qui passe par une page web (comme dans certains cafés et bibliothèques), même si on indique qu’une connexion est établie.
Un clavier fantastique
Une chose qui caractérise le Freewrite, c’est le clavier. Ce sont des touches avec interrupteurs Cherry, super agréables, qui répondent bien et font un clac clac satisfaisant. Le bruit des touches n’est pas celui d’une dactylo, mais pourrait sérieusement embêter ses voisins dans une pièce silencieuse (dans une bibliothèque, par exemple). On peut utiliser des petits anneaux de caoutchouc pour atténuer le bruit.
Si on tape vite, on risque de sentir que le rafraîchissement du papier électronique ne suit pas! On verra les mots apparaître avec un très léger flottement.
Les fonctions spéciales
Taper sur les deux touches Special crée un nouveau document. La touche Special sert aussi à changer l’affichage du bas pour un compteur de mots et de caractères, une horloge (qui reproduit une horloge avec des aiguilles, philosophie rétro oblige), ou un chronomètre pour se motiver à écrire pendant une durée prédéterminée (pour ceux qui utilisent la méthode Pomodoro). Des fonctions pratiques pour l’aspirant écrivain qui cherche de la motivation!
Du gros, du lourd
Le Freewrite est construit comme un tank, et pèse presque aussi lourd: presque 4 livres. Il est plus épais et plus gros que bien des ordinateurs portables, beaucoup plus qu’un iPad et un clavier! Il y a une poignée pour le transporter. En raison de sa forme particulière, il n’est pas pratique à transporter dans un sac; une capote pour protéger les touches aurait été pratique.
À savoir pour les sessions d’écriture nocturnes: l’écran est éclairé, mais pas le clavier.
Un prix exorbitant
Combien coûte ce produit minimaliste? Très cher: 642 CAD, en promotion! Plus cher qu’un iPad, qu’un Chromebook, ou même un ordinateur portable complet!
Ça en fait un objet très particulier. C’est un produit de qualité, avec un clavier grandiose, avec lequel on peut écrire avec une concentration totale… Mais avec des fonctionnalités très très limitées et un prix élevé. Ça peut aussi passer pour un truc pour hipster; on se fait remarquer quand on l’utilise dans un café.
Une chose qu’on découvre vite: l’absence de distraction, c’est terrifiant. Quand on à l’habitude d’écrire un peu, puis de vérifier si on a reçu un courriel ou un message Facebook, d’écrire une autre phrase puis reprendre le manège, on ressent vite un manque de ne pouvoir qu’écrire!
Mais on s’y fait. On développe la bonne habitude d’écrire sans s’interrompre. Et c’est là que les idées naissent et qu’on se met à écrire vraiment.
J’aimerais utiliser le Freewrite pour répondre en rafale à mes courriels. Mais ça ajouterait une distraction.
Si on veut une option minimaliste beaucoup moins chère, on peut écrire avec un téléphone ou une tablette avec un bon clavier portable, avec un vieux laptop. Mais ça n’aura jamais l’élégance du Freewrite…
Parce que je l’avoue: mon attachement pour le Freewrite ne cesse de croître. Même si c’est difficile à justifier rationnement avec mon budget de pigiste…
Mon essai du Freewrite Traveler, plus compact.
P.
P.S. Non, je n’ai pas écrit ce billet avec le Freewrite. Mais je m’en sers chaque jour depuis que je l’ai reçu pour écrire mon journal et des premiers jets d’articles. Et j’adore ça.
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