Facebook nous encourage à Aimer. Voici pourquoi je n’aime pas toujours.
C’est positif l’amour. J’aimerais être positif et aimer tout ce que tu publies sur Facebook, mais je ne le fais pas. Pourquoi? Parce que Facebook va alors me proposer davantage de trucs semblables. Et je ne veux pas nécessairement que des trucs semblables envahissent mon fil d’actualité.
Les messages douteux
- J’aime que toi et ta blonde passiez un beau voyage ensemble. Mais je n’ai pas envie de voir des galeries complètes de photos de votre hôtel tout inclus et de monde avec un coup de soleil sous des palmiers, un margarita (signe universel d’exotisme!) à la main.
- J’aime vraiment ta nouvelle coupe de cheveux. C’est pas sarcastique, elle te va super bien, et en plus, elle est plus facile d’entretien! Mais je me fous des looks du jour (qui sont souvent des plogues commanditées) et des coupes de cheveux en général (et ce n’est pas parce que je suis moi-même défavorisé capillaire).
- Je trouve ça génial que tu manges un bon repas avec tes amis dans un bon restaurant, mais si je ne suis pas invité et que tu ne dis pas c’est où, ce n’est pas très intéressant.
- Si j’aime tes statuts informatifs, ça ne veut pas dire que je veux lire ton vaguebooking quand tu veux avoir de l’attention.
La qualité de ce qui est publié compte
- J’aime de temps en temps une vidéo virale de chat qui pète sur Facebook. Mais je ne veux pas voir toute la bouillie pseudo-virale abrutissante de Buzzfeed. Pas de blagues douteuses pleines de fautes d’orthographe de la page de Québec LOL et autres partageux de memes vulgaires, racistes ou sexistes. Encore moins des questionnaires pour savoir quel personnage des Transformers ou quelle princesse de Disney je suis. Surtout, je ne veux rien voir qui contient « Vous ne devinerez jamais ce qui va arriver » dans le titre.
- Je pourrais liker plus de billets de Murphy Cooper. Mais je trouve ennuyeux touttes les statuts stream of consciousness/interventions faut qu’on se parle en langue branchouille de hipster #verdunluv.
- Je n’aimerai jamais vos accomplissements dans Farmville et autres jeux du genre; vos accomplissements virtuels ne font que démontrer le pathétique de vos vraies vies.
Statut Facebook d’intérêt public
Un statut que j’aime, ça ne devrait pas vouloir dire que c’est un statut d’intérêt public, ni même plus pertinent qu’un autre. C’est un statut que j’aime, c’est tout.
Si on pouvait mieux choisir ce qui nous intéresse vraiment, pas uniquement signaler ce qu’on Aime pas ou ce qu’on ne veut pas voir…
En nous proposant plus de ce qu’on Aime – ou pire, de ce que ses amis aiment – Facebook favorise le type d’utilisateur un peu simplet qui s’assoie devant sa télé et qui veut être diverti sans utiliser trop de neurones ni zapper. Pour moi, Facebook est comme un super forfait du câble: j’aimerais pouvoir sélectionner ce qui m’intéresse, ce que je veux regarder et ne pas avoir à me taper plusieurs navets avant de tomber sur quelque chose de bien.
J’aime un peu, pas beaucoup…
Pour reprendre une blague douteuse, si j’Aime quelque chose dans Facebook, c’est pas que je veux faire l’amour avec. De toute façon, on dit que l’Amour est aveugle. Quel mauvais critère pour filtrer le type de contenu qu’on veut voir!
En anglais, on n’aime pas, on Like. C’est moins impliquant. Mais le résultat est le même.
J’aimerais Aimer tous les statuts que j’aime, mais compte tenu de la façon dont Facebook fonctionne, je préfère aimer des sujets qui m’intéressent.
Ne vous étonnez donc pas si dans Facebook, je n’Aime pas systématiquement:
- la photo de votre enfant tellement cuuuuuute la face pleine de bouffe
- votre voisin vend son condo tellement bien situé
- vous buvez du bon vin avec vos bons amis après un bon repas
- vos photos de vacances…
P.
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