GPS Glonass Galileo positioning satellite

Le message alarmiste se propage comme une traînée de poudre sur internet: les appareils de positionnement GPS vont arrêter de fonctionner le 6 avril 2019.

Si la nouvelle est basée sur la réalité, dormez sans crainte. C’est comme le bogue de l’an 2000: si vos appareils sont récents et à jour, ça ne va pas être un problème – pas plus que la catastrophe annoncée du bogue de l’an 2000! Voici pourquoi.

Les vieux GPS utilisent 10 bits pour la date

Les GPS utilisent 10 bits de code binaire pour calculer le nombre de semaines à partir d’une date de départ qui a commencé en 1980. 10 bits, ça permet de compter jusqu’à 1024 – de zéro à 1023: c’est l’équivalent d’environ soit environ 20 ans. Le compteur a déjà été remis à zéro en août 1999, et sa prochaine mise à zéro sera le 6 avril 2019. Mais pas d’inquiétude!

Le problème touche surtout les vieux GPS fabriqués avant 2010. Pour éviter que le calcul de la date nous ramène en 1999 et fausse le calcul du positionnement, il suffit de mettre son GPS à jour… Si c’est possible. Un GPS vieux de 9 ans, en années de technologie, c’est un très vieil appareil!

Pour vérifier si une mise à jour existe et comment la faire, il faudra taper le numéro de modèle de son appareil suivi de « mise à jour » ou « update » dans Google et suivre les instructions pour télécharger et installer des fichiers du web pour que son GPS de voiture, son GPS de randonnée ou sa montre d’entraînement continue de bien fonctionner.

Il ne faudra pas recommencer dans 20 ans: les GPS vendus depuis quelques années utilisent 13 bits pour le stockage de la date, et pourront calculer la date pendant 150 ans – si on les utilise encore.

Comment fonctionne un GPS?

C’est quand même merveilleux de pouvoir connaître sa position à quelques mètres près partout sur la terre! Mais comment ça marche?

Avant, on se repérait avec les étoiles, qui servaient de repères dans le ciel. Maintenant, on se fie à des satellites!

Pour se localiser, un appareil qui utilise le GPS écoute le signal émis par un réseau d’environ 30 satellites (31 en ce moment sont déployés, un minimum de 24 est nécessaire), qui ont une orbite définie pour qu’à tout moment 5 satellites soient « visibles » de notre position. Chacun émet un signal unique qui contient sa position très précise et l’heure.

Pour déterminer sa position, on doit capter le signal de trois, idéalement 4 satellites; en calculant le temps que met chaque signal pour nous rejoindre, on peut déterminer sa distance du satellite. Avec les distances qui nous séparent de 4 satellites, on peut établir précisément où nous sommes, incluant son altitude.

On ne fait que capter le signal des satellites – le système ne reçoit pas d’informations de notre part.

Comme le signal des GPS est plutôt faible, il faut être en « ligne de vue » des satellites pour que le système fonctionne; il pourra passer au travers de certaines fenêtres, mais on ne pourra pas le capter à l’intérieur, dans un tunnel ou même dans une forêt dense.

Les systèmes de navigation utilisent cette position pour nous guider vers une destination; le service GPS et les satellites n’y sont pour rien si la route indiquée est mauvaise ou les cartes ne sont pas à jour!

Le système GPS, d’abord utilisé pour l’armée américaine, a été mis à la disposition du public en 1983, avec un signal brouillé qui n’avait qu’une précision à 100 mètres près. Il a été débrouillé en mai 2000, pour atteindre la précision actuelle d’environ 3 mètres, selon les conditions.

La précision du positionnement peut varier selon nombre de satellites en vue, la météo, les interférences ou si le signal reçu rebondit, par exemple en ville sur les immeubles ou dans des canyons.

On peut arriver à une précision de moins de 5 centimètres et même moins d’un dixième de millimètre (!!!) en corrigeant et en augmentant la précision des calculs, mais aussi en utilisant des repères terrestres.

Pour accélérer la vitesse de son positionnement, on peut habituellement télécharger dans sa montre ou son GPS des éphémérides – l’horaire approximatif des satellites qui vont nous survoler dans les prochaines heures, question d’en capter le signal plus rapidement.

Le système peut s’améliorer avec le remplacement des satellites de la constellation.

Il n’y a pas que le système GPS

Comme elle en a le contrôle, l’armée américaine peut à tout moment brouiller le signal GPS ou le désactiver pour certaines régions.

Les Russes ont donc aussi leur propre système de satellites de positionnement appelé Glonass, qui fonctionne sur le même principe que le GPS. Plusieurs appareils sont compatibles avec les deux systèmes – utilisant au besoin l’un ou l’autre en fonction du nombre de satellites visibles.

Depuis 2016, l’Union européenne a aussi son propre système civil, Galileo, qui devrait être complètement opérationnel en 2020. Il permettra un positionnement encore plus précis, au mètre près; il utilise des bases terrestres et les données du système GPS pour augmenter la précision de la localisation. Beaucoup d’appareils sont déjà compatibles avec le système, dont les iPhone à partir du 6S et Samsung avec le S8 et plus. On peut vérifier ici si son appareil est compatible avec le système Galileo. Pour plus de précision, une version payante du service sera aussi offerte.

Pas en reste, la Chine a aussi son système de positionnement, BeiDou, qui compte 38 satellites. L’Inde et le Japon ont aussi un système de géolocalisation local.

P.

By Pascal Forget

Formateur. Animateur. Podcasteur, chroniqueur et journaliste en technologie et en science.