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HDS.to, c’est fini!

Après une explosion au début 2000 – les belles années Napster, qui permettait le partage facile de contenu piraté,  on se félicitait au cours des dernières années: l’utilisation de bittorrent, un protocole utilisé pour le piratage, diminuait: on attribuait cette baisse au succès de Netflix et de l’arrivée de contenu légal abordable.

Les Canadiens adeptes de piratage de contenu télévisuel et de film

Dans un rapport de l’Observateur des technologies des médias, un Canadien sur huit dit regarder du contenu piraté en ligne.
« Grâce à internet, les utilisateurs peuvent trouver du contenu mis gratuitement à leur disposition en ligne; parfois contre la volonté de leurs créateurs et des détenteurs du droit d’auteur. »
– L’OTM s’intéresse aux pirates de contenu télévisuel et de films
Je trouve l’euphémisme amusant pour parler de contenu piraté, redistribué sur le web. Le quart de ceux qui admettent pirater ont entre 18 et 34.
Je suis convaincu que le chiffre est beaucoup plus élevé: certains ne savent pas (ou ne veulent pas savoir?) qu’ils visionnent du contenu piraté?

Le site HDS.to cesse ses activités

Les sites de piratage, qui permettent d’écouter gratuitement et en quelques clics à ses séries et ses films…
Combien de fois j’ai entendu « C’est pas du piratage, c’est du streaming! »
Ce sont des sites tenus par des fraudeurs, des criminels. On peut voir ces sites comme des Robins des Bois modernes, qui partagent le contenu aux pauvres. Mais ça reste des pirates, qui profitent par les publicités diffusées ou l’information recueillie… En violation des droits d’auteur. Il faut en être conscient.
J’ai appris la nouvelle de la fin d’HDS.to – le plus populaire des sites de piratage francophone – par un courriel d’une dame me disait qu’elle et son mari n’arrivaient plus à accéder au site… Comme si c’était un site légitime, avec un service à la clientèle et tout.
HDS.to est disparu subitement, sans explication, mais avec une mise en garde par Twitter:

«Ne payez jamais sur un site illégal, vous ne savez pas ce qu’ils font de vos données.»
J’ai vu plusieurs personnes sur Facebook réclamer des alternatives. Et des demandes pour le stream du match de hockey.
Regarder des films et des séries télé avec des applications ou des télés web comme Kodi, Frog TV ou des services « d’IP TV » gratuits, c’est du contenu illégal aussi! (Une des pages les plus populaires de mon site explique pourquoi c’est illégal!)
Assurez-vous d’avoir un bon antivirus: cliquer sur des liens de source douteuse, c’est la meilleure façon d’attraper des virus et autres infections transmises par internet… En plus d’encourager des activités criminelles. Ce n’est pas parce que du contenu n’est pas offert chez soi qu’il est « légal » de le pirater!
Mais comme la fin de Napster n’a pas mis fin aux sites de piratage, et les tentatives de fermer The Pirate Bay, il y aura toujours des façons de pirater…

Le piratage en hausse…

Mais une autre étude récente indique qu’après des années de baisse, il y a une légère hausse de l’utilisation de Bittorrent et du piratage… Qu’on attribue aux ententes d’exclusivité des réseaux de diffusion légaux sur le web, qui demandent de s’abonner à un nombre de services de plus en plus grand pour obtenir le contenu qu’on a envie de regarder!
Et parlant de droit d’auteur…

L’article 13, est-ce la fin de YouTube en Europe?

Pour les jeunes, beaucoup de choses se passent sur YouTube. Mon ado-baromètre m’a écrit paniqué que l’article 13, c’était un emoji brun que je n’ose pas nommer, et que ça allait tuer YouTube en Europe, et donc, par extension, la fin de leur YouTubers préférés et de leur ambition de devenir YouTuber eux-mêmes!
Qu’est-ce que c’est, l’article 13?
  • C’est un article d’un projet de loi du Parlement européen, appelé Le droit d’auteur dans le marché unique numérique, conçu pour limiter comment le contenu protégé par des droits d’auteur (… copyrighté) est partagé sur les réseaux sociaux pour protéger les ayants droit – les droits d’auteurs des créateurs de contenu.
  • Elle ne s’applique pas qu’à YouTube, mais aussi à Facebook, Twitter… Et pas que pour les vidéos – le partage de photos et d’articles.
  • En ce moment,il y a beaucoup de contenu mis en ligne: 400 heures de contenu est ajouté sur YouTube chaque minute.
  • Si du contenu piraté est mis en ligne et qu’il n’est pas détecté automatiquement par des algorithmes, le créateur, la personne qui a les droits d’auteur (un ayant droit) peut le signaler; le réseau social à comme responsabilité de promptement retirer ce contenu.
  • L’article 13 irait plus loin et rendrait les sites encore plus responsables des infractions aux ayants droit. Dans un billet de blogue, la directrice générale de YouTube a donné l’exemple de « Despacito », qui contient plusieurs droits d’auteur, allant de l’enregistrement sonore aux droits de publication; mais tous n’ont pas été bien identifiés? Le vidéo avec le plus de vues sur YouTube (presque 8 milliards d’écoutes!) n’aurait pas été accepté selon une interprétation stricte de l’article 13!
Ce que les créateurs craignent, c’est que pour ne pas prendre de risques, le contenu (vidéo, memes, chansons… ) soit bloqué automatiquement, ou qu’il ne soit autorisé que pour les utilisateurs approuvés, ceux qui ont les moyens de montrer patte blanche – qu’ils ont bien tous les droits pour utiliser le contenu.
Ce qu’on associe à de la censure…
Pour détecter le contenu « piraté », les algorithmes peuvent donner un coup de pouce en détectant l’empreinte digitale du contenu protégé: on le fait déjà pour identifier automatiquement l’usage de chansons. Mais la technique a ses limites: comment identifier une parodie ou un extrait utilisé pour le commenter – deux usages légitimes. Et une version révisée de l’article 13 indique que les moyens automatisés devraient être évités.

Mais tout n’est pas joué!

Ceux qui craignent le pire, le texte de l’article n’est pas encore final – et encore en discussion. On peut voter en ligne contre l’article 13, et utiliser le mot-clic #SaveYourInternet …
Et évidemment, si du contenu ne peut être vu en Europe, ça risque de limiter beaucoup la diffusion de contenu, même des memes, ces petites images partagées allègrement sans trop de considération pour le créateur original.
P.

By Pascal Forget

Formateur. Animateur. Podcasteur, chroniqueur et journaliste en technologie et en science.

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